KARUIZAWA 1999

Nez : riche, complexe. Somptueux, le premier nez révèle des parfums de figue, d’orange sanguine, de toile Emeri, de banane flambée et de réglisse d’une très grande distinction. À l’aération, des particules de poussière en suspension, des parfums de bois précieux, de cirage et de cuir entrainent la palette aromatique vers des contrées toujours plus complexes. Puis, des fruits exotiques (mangue, goyave, kaki), noirs (mûre, cassis), rouges (fraise des bois) et des abricots constituent une troisième séquence olfactive dont la maturité n’a d’égal que la fraîcheur.

Apparence : acajou à reflets verts.

Bouche : vive, tendue. Merveilleusement réglissée et maltée, l’attaque en bouche dévoile avec une rare intensité des notes de café, de tabac et de fruits secs (datte, figue). En milieu de bouche, du gingembre, de la cannelle et des clous de girofle imprègnent des saveurs chocolatées dont l’amertume d’une suprême élégance est un pur délice. Puis, voici venu le temps des fleurs capiteuses. Des bouquets d’iris, de gardénia et de géranium délicatement posés sur un meuble ancien, voilà l’image suggérée par la fin de bouche.

Finale : longue, délicate. Gourmande (pain d’épices, pain aux raisins, raisins de Corinthe), l’entame de la finale est très finement poudrée (cacao, gingembre). Automnale, avec ses notes d’humus et de sous-bois, elle renvoie à l’époque de la cueillette des champignons (cèpe, girolle, bolet). Progressivement, du chocolat et de la menthe recouvrent avec onctuosité et fraîcheur les papilles gustatives. En rétro-olfaction, des oranges pressées, de la badiane et du caramel légèrement brûlé prolongent à l’infini le temps de la dégustation. S’échappant du verre vide, des notes de palissandre, de cuir de Russie, de bois épicés et de Havane sucré parfument l’atmosphère ambiante.