Cabeza Llena

Après Hoy como Ayer qui rendait hommage aux années charnières de la révolution, cette cuvée ouvre un autre chapitre de l’histoire cubaine. Nous voici en 1948 : une époque contrastée où, malgré l’instabilité politique, l’île caribéenne et sa capitale rayonnaient d’un éclat culturel indéniable. Écrivains, artistes, stars hollywoodiennes, figures de la mafia et élite locale se croisaient dans les établissements les plus célèbres de La Havane.

Ce très vieux millésime, baptisé Cabeza Llena d’après le titre de l'oeuvre de l’artiste-peintre cubaine Aconcha, nous parvient auréolé de mystère. Si la trace de sa distillerie d’origine s’est perdue au fil de ses longues années de maturation sous le climat tropical de Cuba, une analyse au radiocarbone — une méthode fondée sur la mesure de l’activité radiologique du carbone 14 contenu dans la matière organique — a confirmé une datation antérieure à 1955.

À cette époque, la production de rhum à Cuba était dominée par de grandes maisons telles que Bacardi, Ron Matusalem et Arechabala (à l’origine de Havana Club), créées entre 1860 et 1880, ou encore Ron Perla del Norte dont la fondation remonte aux années 1930-1940. D’autres distilleries plus modestes, à l’instar de Ron Vayadero, Ron Caney ou encore Casa Guaray, parfois liées à des exploitations sucrières locales, opéraient également dans l’ombre de ces grandes marques exportatrices.

Authentique fragment d’histoire, Cabeza Llena - Cuba 1948, est sans doute l’un des derniers embouteillages d’un rhum cubain d’avant la révolution.