
L’histoire du rhum en Jamaïque prend racine au XVIIe siècle, lorsque la culture de la canne à sucre s’impose sur l’île sous l’influence des colons britanniques. Dès 1655, après la conquête anglaise, les plantations se multiplient et transforment radicalement le paysage économique jamaïcain.Très vite, la mélasse issue de la transformation sucrière trouve une nouvelle vie à travers la distillation, donnant naissance à un rhum au profil intense et singulier.

Un style façonné par le temps et le savoir-faire
Contrairement aux rhums plus légers produits ailleurs dans les Caraïbes, le rhum jamaïcain doit son identité à des méthodes de production uniques qui en font un spiritueux à part.
Les fermentations longues, pouvant durer plusieurs semaines, se déroulent souvent dans des cuves en bois où prospèrent des levures indigènes. Cette méthode associée à l’utilisation fréquente d’alambics à repasse traditionnels de type pot still, favorise le développement d’arômes puissants et fruités, caractéristiques des productions de l’île. Ces rhums à très forte concentration aromatique, appelée high esters, peuvent dépasser les 1 600 grammes d’esters par hectolitre, contre 50 à 150 pour les versions plus légères.

Le secret de certaines distilleries comme Hampden Estate où Long Pond réside également dans l’usage des dunder pits – ces fosses de fermentation où les résidus de distillation précédente apportent une complexité aromatique incomparable. Cette technique ancestrale favorise la création de ces arômes si particuliers apportés par les fermentations longues, identitaires des distilleries jamaïcaines et référence incontournable pour les amateurs de rhums de caractère.
Des maisons emblématiques qui perpétuent la tradition
Si la Jamaïque comptait autrefois des centaines de distilleries au XIXe siècle, seules quelques-unes ont traversé les siècles en restant fidèles à leur héritage. Appleton Estate, fondée en 1749 et située dans la vallée de Nassau, demeure l'une des plus anciennes distilleries en activité au monde. Hampden Estate, perpétue depuis 1753 l'art des rhums high esters. Worthy Park, Clarendon (Monymusk), New Yarmouth et Long Pond continuent aujourd’hui de produire des rhums d’une richesse exceptionnelle, reconnus dans le monde entier.

Un rayonnement bien au-delà des Caraïbes
Dès le XIXe siècle, les rhums jamaïcains s’invitent dans les blends britanniques et séduisent les amateurs de spiritueux européens. Leurs saveurs puissantes et pleines de caractère permettent de réhausser le profil aromatique des blend. La Royal Navy elle-même adopte le rhum jamaïcain pour sa ration quotidienne, contribuant à sa réputation internationale. Leur popularité s’accélère encore avec la prohibition aux États-Unis et l’essor des cocktails tropicaux. Les barmaids redécouvrent ces rhums puissants et en font des des incontournables de la mixologie.
Aujourd’hui, le rhum jamaïcain vit une véritable renaissance. Les distilleries s’adaptent aux attentes d’un public exigeant, tout en restant fidèles à leur ADN. Des embouteillages exclusifs aux vieillissements sophistiqués (fûts de whisky, cognac ou porto, etc.), elles explorent de nouvelles expressions, sans jamais renier ce qui fait la force de leur identité.
POUR ALLER PLUS LOIN DANS LA DÉCOUVERTE DU RHUM
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