L’armagnac, le plus ancien spiritueux français, possède une histoire riche qui traverse les siècles. Issue du sud-ouest de la France, cette eau-de-vie, produite depuis le XIVe, exprime tout le talent des distillateurs gascons.
Les premières traces de l’armagnac
La première mention écrite de l’armagnac remonte à 1310, lorsque le cardinal Vital du Four, évoque les 40 vertus thérapeutiques de cette aqua ardens (eau-de-vie brûlante). Ce texte atteste d’une consommation à visée principalement curative de l’armagnac auquel on prêtait les propriétés suivantes : désinfectant, remède contre la fièvre et stimulant digestif.
Cependant, ses racines sont encore plus anciennes. L’armagnac est le fruit de la rencontre de trois grandes traditions :
- La viticulture romaine : les Romains introduisent la culture de la vigne en Gascogne dès l’Antiquité.
- La distillation arabe : les alchimistes arabes apportent l’alambic en Europe vers le VIIIe siècle, utilisé d’abord pour la fabrication de parfums et de remèdes.
- L’art du vieillissement celte : les Celtes perfectionnent l’usage du fût de chêne, élément essentiel dans le processus d’affinage de l’armagnac.
Ce savoir-faire accumulé à travers les siècles a permis la naissance de ce qui deviendra l’un des spiritueux les plus emblématiques de France.
L’essor du commerce de l’armagnac
C’est au XVe siècle que l’armagnac commence à se faire connaître au-delà des frontières de la Gascogne. À cette époque, il est commercialisé principalement dans les foires de Saint-Sever et Mont-de-Marsan, où les marchands hollandais, grands amateurs d’eaux-de-vie, le découvrent et le diffusent en Europe.
Durant le XVIIe siècle, les producteurs gascons commencent à conserver l’armagnac dans des fûts de chêne pour faciliter son transport. Ils découvrent alors que ce stockage lui confère des arômes plus riches et une rondeur unique, marquant une étape décisive dans l’évolution du produit.
Le déclin puis la renaissance de l’armagnac
Le XIXe siècle marque un tournant pour l’armagnac, mais aussi une période de crise. En 1870, le vignoble gascon est ravagé par le phylloxéra, un puceron qui détruit les vignes européennes. La production chute drastiquement, mettant en péril la filière.
Grâce à l’importation de pieds de vigne américains, résistants au parasite, les viticulteurs replantent progressivement leurs parcelles. Cette reconstruction permet au vignoble armagnacais de retrouver sa prospérité au début du XXe siècle.
En 1909, une délimitation officielle des zones de production est instaurée, reconnaissant trois terroirs distincts :
En 1936, l’Armagnac obtient son Appellation d’Origine Contrôlée (AOC), garantissant son authenticité et son mode de production traditionnel.
L’armagnac aujourd’hui
Aujourd’hui, l’armagnac reste un symbole de savoir-faire artisanal. L’armagnac est produit en distillation continue dans un alambic armagnacais, ce qui lui confère une plus grande richesse aromatique dès sa sortie de l’alambic. Quelques rares distilleries comme Delord ou Janneau font aussi appel à une double distillation en alambic charentais.
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Écrit par
- Quentin JEZEQUEL - Chef de projet SEO LMDW.
Vérifié par
- Didier GHORBANZADEH - Expert vin & spiritueux / LMDW Global Ambassador
- Adrien GASTECLOU - Responsable de formation LMDW
- Clotilde NOUAILHAT - Responsable éditoriale et communication institutionnelle LMDW
Publié le 24/04/2025
