Comment crée-t-on un whisky ? Si l’on devait résumer en quelques mots ce qu’est un single malt, on pourrait dire qu’il s’agit d’une eau-de-vie d’orge maltée vieillie en fût. Cette définition éclair donne déjà quelques indices sur la manière dont on donne vie à un single malt. Tout commence par la récolte de l’orge. Une fois l’orge acheminée à la distillerie, le travail consiste à la malter : on « trempe » la céréale. C’est-à-dire qu’on l’humidifie pour faire germer les graines. Une fois la germination commencée, il faut la stopper : le but n’est pas de cultiver un champs d’orge dans la distillerie ! Pour se faire, on transfère les graines & leurs embryons dans le Klin, sorte d’immense four. Certains de ces klins utilisent pour cette opération de la tourbe, combustible naturel que l’on trouve sous le sol & qui donne à ces graines les célèbres arômes tourbés, de fumée & de terre, si prisés des amateurs. Ces céréales germinées & séchées sont ensuite concassées & versées dans des cuves de brassage : grandes cuves remplies d’eau chaude dans lesquelles notre farine peut fermenter à l’aide de levures : c’est le moment où le sucre contenu dans l’embryon de l’orge commence à se transformer en alcool. Au bout de quelques jours, le liquide obtenu, appelé le brassin, sorte de bière titrant généralement entre 5 & 10% d’alcool, peut passer dans un alambic. Généralement, l’Ecosse pratique la double distillation : le brassin est distillé une première fois dans un premier alambic, donnant naissance à ce qu’on appelle le low wine : son taux d’alcool a augmenté pour parvenir à environ 25%.  Les low wines sont alors acheminés vers un second alambic, plus petit, qu’on appelle le Spirit Still, pour être distillé une seconde fois. Le liquide qui s’écoule de cette deuxième distillation titre entre 68 & 72% : c’est notre futur single malt ! On l’appelle le distillat, ou new make, ou new spirit. Celui-ci va être versé dans des fûts. On peut utiliser toute sorte de fûts : du chêne neuf, ou des barriques ayant déjà contenu du whisky, du vin, du porto, du xérès, etc. Au bout de quatre ans minimum en Ecosse (la durée change selon les pays de production & évidemment, il n’y a pas de maximum !) l’eau-de-vie vieillie peut officiellement arborer fièrement le nom de Whisky. On peut alors l’embouteiller au fût par fût (single cask), après l’avoir assemblé, &/ou après l’avoir réduit avec de l’eau !